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Écrite par Lillian Hellman (livret) et Leonard Bernstein (musique) et créée à Broadway en 1956, l’opérette Candide se base sur le conte philosophique éponyme de Voltaire, publié en 1756. L’histoire se veut une critique de certains courants philosophiques de l’époque, mettant en scène plusieurs personnages dont Candide, un bâtard surnommé “l’optimiste”, sa cousine et amoureuse Cunégonde, personnage principal du récit, Martin, le compagnon de voyage de Candide, ainsi que le professeur de philosophie de Candide et Cunégonde, Pangloss.
Dès les premières notes de son Ouverture, Berstein nous fait habilement entendre les principaux thèmes et mélodies qui ponctuent l’ensemble de l’oeuvre. Toutefois, même si l’accueil du spectacle n’a pas été bien reçu lors de sa création, la musique écrite par Bernstein attire immédiatement l’attention des critiques. Heureusement, à peine un mois plus tard, son Ouverture sera reprise lors d’un concert du New York Philharmonic, et depuis, cette brillante musique continue de résonner dans les plus grandes salles de concert du monde.

Compositeur français prolifique du XXe siècle, Jean Françaix (1912-1997) dédie une grande partie de son oeuvre aux instruments à vent. Jeune, il croise sur son parcours des compositeurs et compositrices éminents de l’époque, dont Nadia Boulanger, Maurice Ravel, Henri Tomasi, Igor Stravinski et Francis Poulenc, dont l’influence dans son écriture se fait grandement sentir. Françaix compose plus de deux cent oeuvres, tant pour le concert (musique de chambre, concertos, oratorios, opéras) que le film. L’Heure du berger, oeuvre de Françaix écrite en 1947 d’abord pour cordes, puis vents, et piano, met en scène certaines scènes d’un café parisien éponyme digne de la Belle-Époque. Tout le caractère des Pinup Girls, des Petits nerveux et des Beaux vieux est habilement décrit par l’écriture parfois sensuelle, mais toujours humoristique du compositeur.

L’opéra Porgy and Bess de George Gershwin (1935), selon la pièce de théâtre Porgy de Dorothy et DuBose Heyward, figure parmi l’une des oeuvres lyriques les plus significatives du répertoire américain du XXe siècle. Celle-ci raconte la vie difficile d’Afro-américains vivant dans le quartier fictif de Catfish, en Caroline du Sud, au début des années 1930 et met en scène quatre personnages principaux: Porgy, un mendiant noir estropié, Bess, celle dont Porgy est amoureux, Crown, le concubin de Bess, et Sportin’life, un dealer voulant corrompre Bess aux vices de la prostitution. Avec cet opéra, Gershwin compose selon certains un chef-d’oeuvre lyrique, en mêlant habilement les techniques d’écriture orchestrale européennes au jazz américain et à la musique populaire de l’époque. La popularité de l’opéra a, depuis sa création, largement dépassé les frontières de l’art lyrique pour s’insérer dans le répertoire populaire, grâce notamment à son célèbre air Summertime, repris par certaines des plus grandes voix jazz du XXe siècle.

Écrite en 1924 pour piano solo et ensemble jazz, puis réorchestré par Ferde Grofé pour orchestre symphonique en 1942, sa Rhapsody in Blue figure parmi les oeuvres les plus emblématiques du répertoire, alliant magnifiquement bien le meilleur de la musique jazz et du monde symphonique. Il s’agit sans aucun doute de l’oeuvre la plus populaire de Gershwin, ayant contribué à propulser sa carrière comme compositeur américain important. Nul doute que l’adaptation de cette Rhapsody par les productions Disney dans le long-métrage Fantasia 2000 continue de nourrir la popularité de cette oeuvre, un siècle après sa création.

Summer Music, de Samuel Barber, s’inscrit pleinement dans la tradition des musiques d’atmosphères nocturnes. Si on entend ici et là un peu d’influence de Ravel - voire de Bartok -, la rythmique reste bien américaine. Summer Music fut composée en 1955-1956 alors que Barber travaillait à son premier opéra d’envergure, Vanessa. Peut-être faut-il entendre ça et là certains épanchements mélodiques qui en seraient issus? Difficile de juger: Barber reste principalement et toujours un mélodiste, ce que les envolées rhapsodiques et les recherches plus modernes d’harmonies mettent en heureux relief. Pour montrer le sérieux qui néanmoins sous-tend l’oeuvre, légère sans être futile, sa forme en un seul tenant témoigne du plaisir que l’intelligence apporte au divertissement raffiné.
*Les notes de programme de Summer Music sont tirées du livret de l’album Summer Music de Pentaèdre (ATMA Classique), rédigées par Pierre Vachon