Sérénade en ré mineur, op. 44
Antonín Dvořák
Certainement l’un des compositeurs tchèques les plus reconnus, l’organiste et altiste Antonin Dvorak débutera sa carrière de musicien au sein de l’Orchestre de l’Opéra de Prague, où il jouera sous la baguette notamment de Wagner, Balakirev et Smetana, avec qui il se liera rapidement d’amitié. Plus tard, il sera nommé directeur du conservatoire national de New York (1892-1895), où il composera entre autres sa célèbre Symphonie No. 9 dite « du Nouveau Monde », son Quatuor à cordes No. 12 « Américain » ainsi que son fameux Concerto pour violoncelle – toutefois terminé en sol européen.
La grande variété de l’œuvre de Dvorak, démontrant sa rare aisance à travers différents genres, inclut neuf symphonies, un Stabat Mater, diverses œuvres de musique de chambre – dont quatorze quatuors à cordes -, plusieurs pièces pour piano, de nombreux lieder et quelques opéras, dont Rusalka. Son langage, coloré et rythmé, s’inspire à la fois du large bagage de la musique savante occidentale et des riches héritages folkloriques tchèque et afro-américain. Écrite pour deux hautbois, deux clarinettes, trois cors, deux bassons, un violoncelle et une contrebasse, sa Sérénade en ré mineur demeure certainement l’un de ses chefs-d’œuvre les plus méconnus. Une fois de plus, Dvorak puisera son inspiration dans la musique folklorique d’Europe centrale. Son écriture sera savamment mise en valeur grâce à de magnifiques thèmes tantôt langoureux, tantôt mélancoliques ainsi que par une homogénéité des timbres particulièrement réussie, malgré une instrumentation inusitée.
(rédaction: Ariane Brisson)