Trio en la mineur pour clarinette, violoncelle et piano, op. 114

Johannes Brahms

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Considéré comme l’un des plus grands compositeurs de l’Histoire avec Johann Sebastian Bach et Ludwig van Beethoven, le compositeur germanique Johannes Brahms (1833-1897) vécut la majeure partie de sa vie professionnelle à Vienne. Très tôt dans sa carrière, il se liera d’amitié avec la pianiste Clara Schumann, ainsi que son mari Robert, en plus du violoniste Joseph Joachim – pour qui il composera son célèbre Concerto pour violon en Ré majeur, op. 77. Pianiste accompli, Brahms assura la première représentation publique d’un bon nombre de ses compositions pour piano seul, son instrument de prédilection pour la composition. Malgré son perfectionnisme, ce grand maître de la musique romantique germanique nous léguera de nombreux chefs-d’œuvre du répertoire classique, de ses quatre symphonies à son important corpus d’œuvres pour piano seul, de musique de chambre, de concertos et de sonates.

Son Trio pour clarinette, violoncelle et piano demeure toutefois l’une des rares œuvres écrites pour cette formation qui saura s’intégrer au répertoire standard – son quintette pour clarinette et cordes connaîtra une meilleure réputation et brillera davantage, au fil des siècles. C’est le clarinettiste Richard Mühlfeld qui inspirera Brahms lors de l’écriture de ces deux pièces. Œuvre découpée en quatre mouvements distincts, ce trio débute avec un Allegro de forme sonate, avant de se poursuivre avec un Adagio à la forme sonate revisitée. Le troisième mouvement, un Andantino grazioso de forme ternaire, respecte quant à lui les normes formelles de l’époque. Puis, l’œuvre se conclut dans un Allegro, toujours de forme sonate, usant du canon comme procédé d’écriture et de syncopes, alimentant un certain sentiment d’urgence. Tout au long de l’œuvre, l’écriture si caractéristique du compositeur – longues phrases musicales chargées d’émotions, thèmes et mélodies à la fois passionnés et élégants, riche harmonie et contrepoint dans la partie du piano, notamment – se fait entendre, pour le plus grand bonheur des mélomanes.

(rédigé par Ariane Brisson)