Quintette à vent no 2, op. 46

Miguel Del Aguila

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Originaire de l’Uruguay, le prolifique compositeur Miguel del Aguila combine habilement drame, nostalgie sud-américaine et rythmes entraînants dans son langage musical à travers l’ensemble de son catalogue, qui comporte aujourd’hui plus de cent quinze œuvres. Del Aguila reçoit sa formation musicale au Conservatoire de San Francisco avant de traverser l’océan Atlantique pour parfaire ses études à la Hochschule für Musik de Vienne, où déjà quelques-unes de ses œuvres séduisent autant le grand public que la critique. Au fil des années, le jeune compositeur saura se démarquer et remportera de nombreuses distinctions, en plus d’être trois fois nommé aux Grammy.

Construit en quatre mouvements, son deuxième Quintette à vent Op. 46 sera créé à Santa Barbara par le Bach Camerata, avant de remporter le prix de la meilleure œuvre pour musique de chambre du Kennedy Center Friedheim. À travers celle-ci, del Aguila saisit l’essence hétérogène du quintette à vent, où les textures et les possibilités ne cessent de surprendre. L’œuvre débute par un singulier mélange de jeu instrumental et de chant de la part des interprètes lors duquel del Aguila nous présente une simple mélodie aux couleurs modales qui se transformera et évoluera tout au long du mouvement. In Heaven se veut quant à lui le pastiche d’une danse aux influences caribéennes où l’écriture du compositeur sort des sentiers battus et élargi une fois de plus les possibilités sonores de l’ensemble. Certainement l’une des pages les plus sombres du compositeur, Under the Earth nous plonge dans les profondeurs lugubres de la Terre. À travers ce voyage, le compositeur explore les registres graves des instruments de l’ensemble. Puis, une rapide danse nous transporte loin des terreurs de la Mort, vers un Moyen-Orient antique, où les limites instrumentales et physiques des cinq interprètes seront grandement mises à l’épreuve. Puis, dans un climax habilement construit, del Aguila fera ressurgir la mélodie présentée au tout début de l’œuvre au cor français, avant de conclure dans une finale époustouflante, laissant autant les auditeurs que les interprètes à bout de souffle.

(Rédaction: Ariane Brisson)