Mujeres Espanolas, série 2, op. 73
Joaquín Turina Pérez
Considéré comme l’un des plus grands compositeurs espagnols du XXe siècle avec Albéniz, Granados et de Falla, l’écriture du compositeur Joaquin Turina se distingue par ses couleurs et ses saveurs typiques d’Espagne, influencées par les racines musicales traditionnelles de son pays, souvent empreinte de pastiches clairs et stéréotypés de la musique espagnole. Originaire de Séville, le jeune Turina débutera une carrière de pianiste et de compositeur, avant de déménager à Madrid pour étudier le piano au Conservatoire. Puis, ses ambitions musicales le pousseront à s’établir quelques années à Paris, le temps d’étudier la composition avec Vincent d’Indy. Là-bas, il sera grandement inspiré par la musique française, en particulier par celle de Debussy. De retour à Madrid, il s’établira comme compositeur de renom, tout en jouissant d’une grande carrière de pianiste de concert. Il écrira de nombreuses œuvres pour orchestre, dont divers opéras et zarzuelas ainsi que de la musique de chambre. Cependant, la majorité de son catalogue sera composée d’œuvres pour piano solo.
C’est sur une période de plus de vingt ans que Turina composera ses trois cycles de miniatures pour piano solo – Mujeres de Sevilla (1908), Mujeres espanolas I (1917) et Mujeres espanolas II (1932). Chacune de ces suites sera composée de miniatures sonores, soit d’images, d’idées et d’histoires autours de femmes qui auront inspiré le compositeur. L’écriture musicale de son ultime suite pour piano s’inscrira dans la même veine que Mujeres espanolas I, à quelques détails près – l’influence française se fera moins sentir et les représentations des personnages décrits seront plus claires. Tout comme dans ses autres compositions, on y retrouvera des rythmes de flamenco (La gitana enamorada), des jeux rythmiques typiquement espagnols, ambivalents entre le 6/8 et 3/4 (La florista), une certaine inspiration debussyste (La senorita que baila) ainsi que l’influence de la musique traditionnelle de la région de Murcie (La murciana guapa). Dédiée au sculpteur Jacinto Higueras, l’œuvre sera publiée par Salabert en 1933, à Paris.
(rédaction: Ariane Brisson)