Fantaisie en fa mineur D.940

Franz Schubert

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Viennois de naissance, le compositeur romantique Franz Schubert composera, en à peine deux décennies, un catalogue comprenant de nombreuses œuvres aussi variées que touchantes. Son talent indéniable pour la mélodie et le lyrisme transparaîtra tant à travers ses cycles de lieder – Die Winterreise et Die schöne Müllerin, pour ne nommer que ceux-ci – que ses nombreuses sonates, ses symphonies et ses œuvres pour piano. Malheureusement atteint d’une infection syphilitique, le compositeur mourra à l’âge d’à peine trente-et-un ans, nous léguant un catalogue rempli de chefs-d’œuvre.

Composant trente-deux œuvres originales pour le piano à quatre mains, soit plus que tout autre compositeur des deux derniers siècles, Schubert s’appropriera rapidement ce genre musical. Considérée comme œuvre phare dans le répertoire de ce genre, sa Fantaisie en fa mineur nous expose ici un Schubert assoiffé d’amitiés et de complicités musicales, tout comme l’étaient ses nombreux cycles de lieder, deux genres qui convenaient parfaitement lors de ses célèbres soirées intimes, les Schubertiades. Écrite à la toute fin de sa vie, elle est bâtie en quatre mouvements enchaînés où l’écriture à la fois résignée, passionnément amoureuse et tendre de Schubert se fait sentir. Dès les premières notes de l’œuvre, le compositeur nous fait entendre un thème des plus nostalgiques, dans une nuance pianissimo. Le « mouvement » central, en fa# mineur, est ponctué tour à tour de trilles rageurs et de mélodies dolce au ton majeur. Le scherzo qui suit, central dans cette Fantaisie, amène un bref apaisement, avant de laisser la musique reprendre son ton dramatique. Puis, alors au paroxysme de l’œuvre, un silence soudain nous coupe le souffle, avant de nous ramener au thème initial de l’œuvre, cette fois-ci, résigné.

(rédaction : Ariane Brisson)