3 Romances pour clarinette et piano, op. 94
Robert Schumann
Le compositeur allemand Robert Schumann (1810-1859) demeure, encore à ce jour, l’un des compositeurs les plus influents de l’époque romantique. Promis à une grande carrière de pianiste, ses rêves furent rapidement brisés à la suite d’une blessure qui lui empêcha de jouer. Il se tourna dès lors vers la composition et produisit de nombreuses œuvres, surtout pour le piano, sans toutefois oublier l’orchestre symphonique et la musique de chambre, pour notre plus grand bonheur. Malgré une importante résistance de son ami et professeur Friedrich Wieck, il épousera en 1840 sa fille, Clara, elle aussi pianiste de génie et compositrice. Par ailleurs, le couple se liera d’amitié au fil des ans avec un certain Johannes Brahms.
Les premiers épisodes de troubles psychotiques que vivra Schumann débuteront vers 1833. Les nombreux épisodes dépressifs, entrecoupés de périodes maniaques, ponctueront non seulement la vie du compositeur, mais influenceront certainement son écriture musicale : En effet, sa musique se caractérise souvent par de fortes oppositions de caractères contrastants, et les Fantaisiestücke pour clarinette et piano n’y font pas exception, tout comme ses Trois Romances pour hautbois et piano.
Ses Trois romances pour hautbois et piano, op. 94 dateront du mois de décembre de la même année que les Fantaisiestücke, une période de la vie du compositeur souvent décrite comme étant maniaque et l’une de ses plus prospères de sa carrière (pensons non seulement à les Fantaisiestücke susmentionnées, mais aussi à l’Adagio et Allegro Op. 70 pour cor français). Les Trois romances pour hautbois et piano font partie des rares pièces composées à ne pas avoir été le fruit une commande d’un éminent hautboïste de l’époque, mais plutôt d’un élan artistique du compositeur, preuve de l’urgence créatrice de Schumann lors de son épisode maniaque. La création, dans un cadre privé, eut lieu en 1850 et fut soutenue notamment par Clara Schumann au piano. L’écriture dichotomique si caractéristique de ces romances nous rappelle immanquablement le tourment perpétuel causé par les troubles mentaux qu’a dû vivre Schumann lors de sa trop courte vie.
(rédigé par Ariane Brisson)